Here are the first three:
Notes de terrain, de janvier à avril
Un
cormoran longe les courbes de la rivière.
Avant même que le Lednock Burn la rejoigne,
L’Earn est à ras bord, et file à toute allure. Je regarde
depuis le pont, ne tentant même pas d’estimer
le volume d’eau charrié. La pluie a été battante,
mais c’est aussi la fonte des neiges.
Avant même que le Lednock Burn la rejoigne,
L’Earn est à ras bord, et file à toute allure. Je regarde
depuis le pont, ne tentant même pas d’estimer
le volume d’eau charrié. La pluie a été battante,
mais c’est aussi la fonte des neiges.
La neige
hivernale vint et partit,
vint et resta, partit, et revint.
Le froid flottait sur les vents sous des semaines
de ciels gris. Des songes de mort,
la conscience de mourir, sur la pointe des pieds, passaient
de pièce en pièce, jusqu’au matin,
annoncé par l’horloge, plutôt que par le jour.
vint et resta, partit, et revint.
Le froid flottait sur les vents sous des semaines
de ciels gris. Des songes de mort,
la conscience de mourir, sur la pointe des pieds, passaient
de pièce en pièce, jusqu’au matin,
annoncé par l’horloge, plutôt que par le jour.
********************************
Des
chevreuils paissent sur le coteau couvert de foin
en pleine vue d’un trafic irrépressible.
Ils sont parfois parmi les nettes rangées vertes
de blé d’hiver ou d’orge de printemps.
Je les compte toujours, désappointé
s’il s’en trouve moins d’une douzaine.
en pleine vue d’un trafic irrépressible.
Ils sont parfois parmi les nettes rangées vertes
de blé d’hiver ou d’orge de printemps.
Je les compte toujours, désappointé
s’il s’en trouve moins d’une douzaine.
Sur une berge ensoleillée une écume citronnée de coucous,
dans les bois des anémones étoilées, des chélidoines
et de timides violettes. Je me rappelle un ruisseau
dans le bois de Twenty Shilling, une marche printanière,
un cerf victime de la saison, morceaux
de chair blanche, touffes de fourrure trempée,
et bois dépouillés en souvenir.
********************************
Les changements commencèrent un jour de ciel d’agneline.
Je marchais sur la rive dans la senteur de l’ail des ours,
chatons sur les bouleaux. L’eau glissait
presque en silence, la gravité l’attirant
vers la Tay, et le réservoir infini de la mer.
Les collines brillaient au soleil de midi.
Les mélèzes parmi les sempervirents, bruns depuis l’automne,
prenaient une teinte vert doré.
L’éclosion était imminente dans tous les arbres
le long de la rive, et la terre fraîchement tournée attendait.
Dans la maison, elle se leva, s’habilla, mangea un peu.
Son corps avait décidé qu’il pouvait, pour le moment,
continuer.
Published as Field Notes, January to April, in The propriety of Weeding (2012) and made into a filmpoem (Field Notes) by Alastair Cook (available on Vimeo)
.
TR Leila Forrissier
Vol
d’identité
Les bécasseaux sont de minuscules fées, dansant,
esquivant les vagues;
la semaine passée c’étaient les colombes éléphants qui bousculaient les moineaux
hors de la mangeoire. Demain encore elle s’en ira
fouiller l’épave du langage, former des liens
de connexions au hasard. La structure tient,
la même certitude de syntaxe règne,
mais un caprice empreint le choix de ses noms
et ses comment-ca-s’appelle - mots descriptifs.
Elle s’abîme, pour la troisième longue reprise,
dans ce lent bain d’acide, la soupe effervescente
qui scinde le mot du monde, la connaissance du souvenir.
C’est un doux fondu, comme une sculpture à contresens
Avant que l’armature n’affleure, puis elle aussi
se corrode, s’effondre, et part à la dérive.
la semaine passée c’étaient les colombes éléphants qui bousculaient les moineaux
hors de la mangeoire. Demain encore elle s’en ira
fouiller l’épave du langage, former des liens
de connexions au hasard. La structure tient,
la même certitude de syntaxe règne,
mais un caprice empreint le choix de ses noms
et ses comment-ca-s’appelle - mots descriptifs.
Elle s’abîme, pour la troisième longue reprise,
dans ce lent bain d’acide, la soupe effervescente
qui scinde le mot du monde, la connaissance du souvenir.
C’est un doux fondu, comme une sculpture à contresens
Avant que l’armature n’affleure, puis elle aussi
se corrode, s’effondre, et part à la dérive.
Published as Identity Theft in The Propriety of Weeding, 2012)
TR: Leila
Forrissier
Une
brève histoire de Xi’An
Les Grandes Murailles de Chang’An séparaient autrefois
l’étranger de l’habitant, le barbare du citoyen.
Plus maintenant. Nous flânons le long du vaste rempart
entre les parapets, contemplons la ville en bas sous le smog,
prenons des photos grises sur des téléphones. Un imposant guerrier T’ang
traînaille jusqu’au corps de garde, brillant plastron
de résine moulée, casque couronné de plumes de nylon rouge.
Dans un temple secondaire à la Grande pagode de l’Oie
je fais trois révérences intrépides au Bouddha. Un petit homme
se faufile à l’intérieur, regarde des deux côtés avant de s’agenouiller.
Il n’aurait pas eu de problème, je crois, même vu,
et il est sans doute mieux pour lui d’accomplir les bons gestes.
L'observation ne suffit pas à certaines expériences,
qui demandent de se lancer. Dans la soirée arrive l'annonce
d’un nouveau dinosaure à plumes dans la province du Liaoning,
mais ce n’est pas une nouveauté. Ainsi advinrent les oiseaux.
l’étranger de l’habitant, le barbare du citoyen.
Plus maintenant. Nous flânons le long du vaste rempart
entre les parapets, contemplons la ville en bas sous le smog,
prenons des photos grises sur des téléphones. Un imposant guerrier T’ang
traînaille jusqu’au corps de garde, brillant plastron
de résine moulée, casque couronné de plumes de nylon rouge.
Dans un temple secondaire à la Grande pagode de l’Oie
je fais trois révérences intrépides au Bouddha. Un petit homme
se faufile à l’intérieur, regarde des deux côtés avant de s’agenouiller.
Il n’aurait pas eu de problème, je crois, même vu,
et il est sans doute mieux pour lui d’accomplir les bons gestes.
L'observation ne suffit pas à certaines expériences,
qui demandent de se lancer. Dans la soirée arrive l'annonce
d’un nouveau dinosaure à plumes dans la province du Liaoning,
mais ce n’est pas une nouveauté. Ainsi advinrent les oiseaux.
Published as A short history of Xi'An in The floorshow at the Mad Yak Café (2010)
Tr :
Leila Forrisier
No comments:
Post a Comment